"OBJETS DU VIDE / LE VIDE COMME OBJET" 1979.
"Ne pas parler dans le vide s'y intensifier."
... Ainsi pouvoir représenter la couleur à l'aide de signes-représentation, et non les représentations à l'aide de la forme couleur ... Conjugaison de temps / d'espaces. Libérer le vide comme espace du mouvement, par un foisonnement d'objets-signes de tous ordres, se chevauchant, s'enchevêtrant dans toutes les directions d'espaces et de temps. Signes dépouillés de leur épaisseur, ramenés à de purs signaux-accessoires inaugurant l'espace qu'ils imprègnent. On peut constituer un objet à partir de signes de l'Histoire, un objet sans opacité fait de mouvement el de vide. ... C'est un peu comme si ce corps peint et volumineux autour duquel je tourne, ne serait plus réduit qu'à une mince pellicule de signes sans image. Le déplacement du regard serait que par une torsion/tension du geste "imprimé", il ne resterait à voir comme déchet qu'un fin cordage végétal sans histoire ... Corps concret objectivant une dimension du vide (...), sorte de cocktail de densités dont la qualite du résultat serait la capacité d'obtenir le bon mélange, homogène par l'interpénétration habille des signes (symboliques/ concrets), hétérogène par la posslblÏité de lier les différences d'opposition de ces signes. Re-garder l'objet dans sa dissolution, a-percevoir le vide dans sa constitution, compromis nécessaire, prise à revers par opposition d'états, d'espaces, réalisant dans leur rencontre relative, un mouvement d'espace et de sa couleur. Usage de signes, de tout temps, de toute catégorie, Signes surchargés de significations, redondants dans leurs expressions, déplaçant l'objet-signe non aux limites du non-sens mais à celles des énergies et de leurs mouvements. Après-sens, traits peut être déjà constitutifs de l'objet du regard. Regard plus aigü sur la profondeur mobille des matières dans leur alternance rythmique, regard plus distant quant au sens inscrit et mû par elles. Les signes, avant d'être épaisseur de signification, le sont d'énergies matérielles, "éffets" qui précedent dans leur transport la force archaique du symbole; "Effets" instantanés dans notre relation immédiate et tangible avec la lumière.On se fixe au "bon" symbole dans un second temps, vue après coup succédant à ce passage obscur qui est cette traversée de l'objet/ signe/concret dans l'espace de la lumière. Corps dense, car c'est d'abord avec lui que l'on va s'essayer et être l'objet d'une rencontre, avec sa chimie inscrite dans son espace, celle-ci fusionnant de sa périphérie jusqu'à sa décomposition spectrale, allant de l'Œil prismatique au toucher du regard dans cet instantané. Aveuglement devant la loi. Signe concret qui symbolise encore, mais qui ne renvoie déjà plus au mythe et à ses origines perdues dans tous ses effets subjectifs-aliénants dans leur pouvoir d'immobilisation. Alors, signe concret Imobillisant le regard autour de sa couleur, recouvrant par sa densité l'agent symbolique et sa force de fascination. Objet-signe ayant des qualités d'emploi complémentaires, à la fois par sa malléabIlité concrète (ondulation dans l'espace, multiplicité des facettes, etc...), et par la pertinence critique de sa connotation symbolique (dans le sens de neutraliser ses significations pour nous ramener à un simple jeu de relation à l'espace). Tout ceci consistant en quelque sorte à (transférer), par détour, l'objet symbolique de son exposé clos, à son ouverture sur et dans l'espace tridimensionnel. Ce qui nous amène à envisager la multiplicité du point de vue du signe symbolique, et inclut la multiplicité des points de vue du signe concret dans l'espace. La multiplicité du point de vue du signe symbolique serait sa capacité d'être ouvert dans l'objet par une charge maximum d'effets symboliques, sur-saturation neutralisant le caractère distrayant et séducteur du symbole. La multiplicité des points de vue du signe concret dans l'espace serait la singularité de chaque position de celui-ci dans l'espace tridimensionnel (3D). Nombre x d'effets ou d'inflexions, donnant une figure singulière à l'objet selon la place où nous nous trouvons. Parcours symbolique - position dans l'espace, la coïncidence des deux catégories conférant à l'objet-signe une présence fuyante et ambigüe Tourner autour du vide, du vide de signification est le cas, je crois de toute pensée, de toute peinture qui pense "se tenir" à la frontlëre du réel avec ses balises que sont ces objets, choses faits de présence, d'une présence si prégnante qu'ils deviennent sur notre parcours comme les phares témoins, éteints, en pleine lumière, indiquant à cette place hors fonction leur position d'obstacles/repères insignifiants à l'avènement du vide. Vide virtuellement visualisé, que ce soit à travers la visée réelle de l'objet dans l'espace que celle fantasmatique dans l'espace imaginaire. Dans cette perte du sens, le vide de contenu n'exclut pas le vide de contenant qui reste la possibilité d'ancrage à une réalisation autre, condition et défi du vide comme objet.La polysémie de l'objet-signe est faite de ce vide, plein de vide, contenu/contenant plat d'un autre regard sur l'espace. Dimension où ce qui se joue peut être la réduction de l'objet-signe et de ses significations à un mouvement violent dans l'espace de sa couleur. On reçoit la matlëre-couleur à travers des signes matériels, peut-on recevoir la couleur à travers la dissolution de ces signes? La couleur peut-elle être son propre et ultime référent? Si oui, quel est l'enjeu de sa forme, celle-ci étant toujours à priori l'enveloppe-signification qui la révèle. Je ne pense pas qu'il y ait de réponses à ces questions, mais ,il est toujours possible (d'expérimenter) l'espace de la couleur à partir d'objets-signes détournés et d'en tirer les leçons qui permettront de travailler le vide et sa couleur. ... Pour que le vide devienne objet du regard il faut l'envelopper, le développer, en quelque sorte penser la tangence entre la disparition d'un corps et l'apparition vide de ce corps. Alors l'existence de l'image en trois dimensions ne sera plus dépendante que des contraintes physiques de l'espace. Le plein de cette image n'étant plus, l'existence de sa forme à-venir sera sa capacité de modeler le vide. Volume en épaisseur concrétisé (par concrétions) par la réduction et tension d'une pellicule d'image en trois dimensions, dont l'épaisseur, enveloppe de cette pellicule, constituerait le volume de la couleur dans l'espace ... Il y a une dimension que la couleur dans la troisième dimension fait valoir, la dimension des corps, de mon corps. Rencontre non pas d'une extrémité à une autre, en conséquence l'écrasement entre le point de vue fixe de l'objet plan à celui fixe et immobile de mon corps. Mais tangence des mouvements multiples de mon corps aux points de vues multiples de l'objet "dans l'espace". Points de vues sans extrémités, sans fini, où toutes les aventures sont possibles, tous les regards accumulation d'événements. ... Aussi la rencontre physique et tangible de mon corps au corps de la couleur, rencontre aveugle où le geste réduit à une traction, place sumultanément les signes de l'objet et de sa couleur dans un espace qui en serait le terme ... La difficulté dans le travail de la multiplicité est de considérer l'objet du projet (sa configuration imaginaire) comme pré-texte à l'élaboration des formes spaciales que figurera l'objet-signe. La concrétisation du projet dans l'espace 3D étant la condition définissant la rencontre avec l'espace de la lumière. Le projet étant toujours "hanté" de ses représentations, celles-ci dans sa réalisation seront considérées à-priori comme texture au travail du vide et de sa couleur, dé-couvrant dans cette élaboration secondaire l'espace de la couleur et son mouvement. Cette difficulté peut être aussi surmontée si l'objet n'a plus dans sa présence au regard le seul statut de représentant-signe halluciné (objet du manque). La multiplicité du point de vue et de ses points de vues (espace et signe), doit permettre de produire comme effet non pas seulement l'image ou les images constituant l'objet, mais aussi les rencontres et les oppositions (tensions plastiques réelles qui s'exercent entre les densités) physiques de densités en présence. Entendons par densités la présence simultanée dans l'espace du regard des différentes caractéristiques symboliques/matérielles de l'objet, formant "à vue"et en épaisseur des juxtapositions de couleur dans le volume. ... Voir non pas le résultat du geste, du corps délimité que produit ce geste, voir la «Chose» de la rencontre. Une friction duel entre deux formes/images/objets : mon corps et l'objet ... L'objet-signe (comme concrétions de significations) doit infléchir l'espace dans lequel i1 se trouve, et cet espace doit le faire exister par le vide que l'objet en saisit (reflet, inclinaison, distance, etc). L'inflexion de l'espace 3D est une transformation direct, (et non exprimée/représentée) et active de l'espace des corps denses dans l'espace du vide, celui-ci bien sûr étant à considérer picturalement. ... Ou bien que par un petit changement des constituants spacio-physiques de la couleur, celle-ci ne serait plus suspendue qu'à un étroit volume informe tournoyant sur lui-même pour être résorbé dans l'espace, libérant le vide comme objet de la couleur ... L'objet-signe serait donc une concentration de temps et d'espaces. Une condensation de l'Histoire non pas donnée dans une synthèse, mais vue synthétiquement, d'un seul coup dans l'interpénétration et dissolution des formes et signes entre eux. L'idée de synthèse (dans le sens d'une transformation par analyse et abstraction: triage, choix, réduction, etc...) étant le plus sûr moyen de maintenir l'idée de "vérité" (systèmes interprétatifs et de réflexion - systèmes idéologiques totalisants), Ce qu'il reste à évacuer d'idéologie du travail de la couleur dans la 3D doit pouvoir s'envisager à partir des possibtlités de multiplier suffisamment loin les points de vue, afin que l'objet donné ne puisse plus être globalisé comme totalité signifiante, en cela l'articulation intérieure des constituants ne doit pas être d'abstraire par analyse les significations-représentations "indésirables", mais au contraire que toute signification intervienne dans la constitution; Concrétion de l'objet. Dans la 3D le signe pictural change à tout instant de signification. Dans le travail de la couleur dans la 3D, la seule ligne de fuite et le seul référent sont les positions successives de mon corps dans l'espace, celles-ci inscrites dans l'objet. Articulations des espaces vide/objet : Il y a toujours une difficulté pour faire une distinction sur ce qui permet de dire en quoi un objet appartient à tel type de problématique plus qu'à tel autre, par sa structure (symbolique/formelle). Distinction sur ce qui se cache de ce qui se distingue et inversement dans ce jeu dialectique. Pour cette raison, Il serait plus juste de saisir plutôt qu'essayer de déterminer ce qui dans cette articulation semble prendre une part active ou passive à l'intérieur du télescopage des différents espaces apparemment aussi éloignés que celui de la pensée (mobtlité des significations) et celui des corps denses (mobilité des gestes à l'intérieur de l'espace des objets). La position du jeu de l'objet n'est jamais clairement exposé dans les deux cas, il n 'y a pas de délimitation précise où nous aurions une zone étroite, sorte de no man's land, qui nous permettrait de considérer et de définir ces deux "mondes" comme dissociables, et de pouvoir choisir dans cette grande différence celui qui serait de "notre" côté dans le devenir du travail. Ce qui me semble intéressant ce serait de voir et de délimiter dans l'espace, la soudure de la rencontre entre les différents mécanismes gestes-espaces/ significations-sens. à partir de cette symbiose entre l'espace de la pensée et celui du mouvement des corps denses. La prétention de ces questions posées ici un peu trop schématiquement, sont plus modestement dans le cours de mon travail, des lignes directrices dans la tentative d'engager le jeu de l'objet, ici signe, dans la coïncidence qu'opère la rencontre de ces deux mondes. Il m'est évident que je "fixe" deux choses dans la matière qui constitue l'objet concret et son signe. Fixation de la forme délimitée dans l'espace et son vide, donnant une abstraction conceptualisée en tant qu'objet. Fixation de sa (ou ses) représentatian(s) délimitée(s) dans le temps et son étendue, donnant un symbole réalisé en tant que signe. Ces deux états (dans) la matière n'en faisant qu'un dans l'appréhension (perception) de l'objet-signe, où à la fois l'objet et son signe sont occultés pour un tiers terme ou espace qui serait alors de l'ordre de l'Histoire. En quelque sorte l'Histoire comme Mythe) personnifiée dans son pouvoir anonyme. Il me semble juste de croire que l'Histoire (avoir culturel) comprime, atrophie beaucoup de nos sens, en ce qui me concerne, la vue. On peut exister par Mère l'Histoire mais ne pas devoir lui rester fidèle. Détourner alors les signes de l'Histoire me semble une raison suffisante qui peut permettre de voir autre chose, adjacent à ces objets et à ces signes despotiques que sont les symboles. Dans le travatl que je développe aujourd'hui, l'objet et son signe s'insèrent dans l'espace à titre de signaux, signaux déviant le regard sur une autre relation à l'espace symbolique cadrant l'objet. Celui-ci étant parfois articulé à l'espace, parfois suspendu au signe. Le signe tantôt dissous par cette articulation, d'où le vide de son objet. Signe et objet ramenés à une simple présence / absence réalisant le vide comme forme symbolique. Repères sur le concept de troisième dimension dans le travail de la profondeur (espacement) : Dans la géométrie de l'espace, la troisième dimension est communément définie et donnée comme une grandeur qui marque la profondeur d'un volume, indiquant par là sa condition volumétrique (solide) dans l'espace. Grandeur définissant aussi la profondeur dans une représentation de volume comme trompe l'oeil à l'intérieur de l'espace plan. Donc grandeur et mesure permettant de diviser et aussi d'évaluer (ici dans la représentation) un espace en profondeur, en ce sens que seule la visée du volume dans sa profondeur donne au vide de l'espace environnant corps et mesure. Ce qui définirait cet autre aspect de la troisième dimension dans mes préoccupations,serait que l'espace vide entre deux objets-signes (ou plusieurs), deviennent partie intégrante de ces objets, et non un écart vide ou littéralement une marge blanche nécessaire à l'appréhension de ces objets. En d'autres termes, un lieu neutre se prêtant à la désignation de ces objets. L'espace entre les objets ne marquant pas une différence d'état, ou une distance dialectique (élipse) entre ceux-ci et leur sens: référence à des abstractions telles que le temps diachronique dans la philosophie MA au Japon. Non plus une relation d'opposition de termes ainsi que dans une proposition linguistique, mais profondeur (bornée) par la relation à distance de deux objets-signes. Profondeur virtuellement matérialisée dans sa présence entre les signes, l'objet donnant en quelque sorte une marge de couleur/blanche, et son signe sa singularité dans l'espace en question. Toutes les opérations se jouant toujours par un regard (biaisant la profondeur), l'espacement entre les objets-signes n'étant pas d'abord une confrontation symbolique, comme je l'indique plus haut mais la positionrelation définissant l'espacement comme texture de travail en lui donnant par inflexion épaisseur et profondeur. Les objets-signes comme l'indiquent ces quelques lignes semblent fonder la séparation et deviennent en quelque sorte la densité noire (ici par opposition à la marge blanche) d'une écriture plastique qui serait le vide et sa couleur (...), profondeur/épaisseur du vide, grandeur inséparable du concept de troisième dimension. Toute l'acuité du regard dans son travail immédiat et sequentiel sur le mouvement et l'espace, serait de se distancer toujours plus de la consistance de l'objet-signe (consistance signifiante), vers sa réduction à n'être plus qu'un signal sans référent, signal effaçant sa propre origine comme présence signifiée (aussi bien que comme simulacre) et réalisant dans ce mouvement de dissolution, l'objet-signe comme (pièce) en fonction dans l'interdépendance des espaces. Trous noirs matérialisant et mettant virtuellement en mouvement le vide de l'espacement. ... Comme si le passage de la représentation d'images dans la troisième dimension, à la représentation d'énergies dans l'espace ne serait plus qu'une question de temps. La rencontre de forces opposées soumettant comme objet au regard, l'énergie en représentation dans l'espace ... Mécanismes et lecture de l'espace tridimentionnel. Mouvement de vue sur l'objet-signe: l'objet-signe se constitue dans et par le vide de l'espace. Il se constitue dans et par le mouvement du regard et du corps, dans un angle de 90°, angle à l'intérieur duquel la surface et le relief de l'objet deviennent le réceptacle de la couleur. Surface sur laquelle la couleur comme objet se constitue par concrétions de signes. Mouvement de vue entre deux objets-signes. Dans le travail de l'espacement entre les objets, le point de vue sensible étant le regard sur la profondeur de l'espacement qui sépare ces objets (ici accessoires), Il est juste de considérer que la constitution des deux objets se fait toujours simultanément dans une relation de renvoi. Aller/retour entre les signes constituant les deux objets jusqu'à la matérialisation de la profondeur qui les sépare. Ici la profondeur se travaille par un mouvement du regard et du corps, dans un angle d'environ 30°, angle à l'intérieur duquel les objets-signes et l'espacement deviennent constituants du vide dans leur relation. Formalisation des deux mouvements dans leur relation. Dans la troisième dimension, les formes d'objets (le résultat du geste, les formes de la couleur pouvant être considérées comme objet), peuvent être de tout ordre du formalisme le plus rigoureux, le plus abstrait, aux représentations les plus diverses. Toutes les formes devenant signes, seront considérées comme accessoires de figuration. La mise en représentation (scénographie) est déterminante dans leur choix. Représentation qui désigne le vide comme objet. Cette structure (ces objets dans le vide) de travail doit s'intégrer à l'espace (coordination et subordination) extérieur comme forme active, partie intégrante de cet espace qu'elle travaille dans le voir. Son intégration se fait par le juste mélange des constituants formels de cette structure (éléments mats-bnllants, denses légers, couleurs-noir et blanc, creux-plein, etc.). Ces éléments étant déjà inclus dans l'espace extérieur (environnement), l'intégration de la structure n'a pas une fonction architecturale au même titre qu'une structure décorative, qui a pour but d'harmoniser l'espace, ou bien de le composer. Mais intégration au sens où le regard n'est plus à l'intérieur d'une découpe (que formulerait l'objet), mais regard allant de la structure à l'espace extérieur qu'elle travaille, fait basculer, infléchit. Aussi de l'espace extérieur à la structure qu'"il" s'intègre. Jeu dialectique entre l'objet-signe et l'environnement immédiat. Exemple sur un effet de profondeur. Le reflet dans un miroir donne une appréhension (perception ?) sensible du vide, dans le sens où l'objet qui s'y reflète n'établit pas une distance réelle entre deux objets, en cela il serait question d'espace, mais Il rend sensible une dimension entre un objet pris comme référent au vide et son reflet. Dimension qui permet d'évaluer (et non de mesurer) l'épaisseur (et non la distance) virtuelle du vide, si nous ne tenons pas compte de la présence effective de l'objet-signe-miroir qui en ce cas serait une distance d'objet à objet comme espace. Le travail du vide oblige à considérer non pas l'objet global dans l'espace, mais les implications formelles (mécanismes) de sa constitution dans l'espace. Dans le tableau on remplit une surface. En sculpture on comble une portion d'espace. Dans le travail de la troisième dimension on constitue par concrétion et espacement d'objets, l'objet du vide comme couleur. Dans le travail de la sculpture, le sculpteur n'a pas d'autre initiative que de réaliser l'image globale et unifiante du projet. Il est certain qu'à la réalisation il sera plus ou moins dépendant des aléas et des contraintes de l'environnement, de ses outils, de son corps. Ce qui fera que l'objet achevé aura immanquablement cette part (d'inconnu) qui fait la différence et qui donne à l'objet son caractère singulier au regard de celui qui le réalise. Caractère qui engendre entre autre et principalement: le style, une qualité de matière-volume, une sorte de consistance signifiante de l'objet. Mais le projet et son bagage symbolique, restera l'effet dominant quant aux mécanismes de réalisation et de post lecture. Dans le travail du tableau les conditions et les mécanismes de réalisation sont en règle générale les mêmes qu'en sculpture en tenant compte bien sûr des catégories spécifiques propres à chacune de ces pratiques.Dans le travail de la troisième dimension le projet est limité à chaque réalisation, à produire un effet spécifique à l'agencement (envisagé). Le projet serait inséparable de sa réalisation, dans le sens où tout se décide à travers l'agencement, le juste agencement des objets-signes. L'effet est l'idée (...). L'idée devenant par là instrument et accessoire dans le déroulement du travail. On pourrait voir ça un peu comme le travail d'une sorte de primitif moderne, muni de sa boite à outils (ou de bricolage) contenant une grande diversité d'objets-signes (prêts à l'emploi), afin (selon l'humeur du moment) de construire son objet tridimensionnel. Jeu de construction en vue de produire et de saisir l'effet inoui: La part de hasard ne jouant pas ici à partir des mêmes considérations que dans la sculpture. Par exemple l'outil n'étant pas un instrument de réalisation, mais un objet-signe devenant partie intégrante de l'objet réalisé, aussi bien que de l'environnement. Dans le travail de la troisième dimension rien n'est joué d'avance ou à priori donné, tout ce qui concourt à la réalisation de l'effet doit être à tout instant reévalué en fonction de la relativité concrète de cet effet. Le "'bon" effet pourrait être défini par la fluidité des composantes hétérogènes/homogènes et matériel/ des objets-signes entre eux, réalisant le vide (proximité des signes), réalisant l'unité d'objets-signes (dosage limite des différents signes). Effet subjectivant une dimension du vide comme objet de travail. Du bon effet nous pouvons voir aussi les qualités inconsistantes de l'objet-signe (son aspect éclaté, insaisissable, non globalisable), qualités nécessaires à l'approche formelle du vide. Anamorphose sans point de vue. L'objet-signe n'étant pas globalisable, le point de vue unique qui serait comme en sculpture le contour, configuration et surface close d'une représentation inscrite dans l'espace. L'objet global en sculpture étant toujours perçu d'un endroit quelconque de l'espace, dans sa totalité, les parties absentes sont toujours présentées et conceptualisées par rapport à un projet, modèle symbolique initial. Un point de vue unique est donc à écarter dans le cas de l'objet tridimensionnel. Les parties absentes n'entrant pas en jeu du même effet immédiat que les parties présentes au regard. Devant le regard qui se déplace, chaque mouvement détache une facette de sa forme précédente, infléchissant les espaces (intérieurs - extérieurs à l'objet) symboliques et formels, laissant entrevoir le filage et le défilage infini de la couleur et du signe, la présence/absence indéfinie du vide et de son épaisseur. La préhension du temps par le mouvement mobile du regard, ne laissant pas place, par sa vitesse, à l'immobIlisation du symbole. ... Creuser l'objet par le vide en sorte que "ça" sonne creux ... Emploi du reflet comme objet-signe. Si l'on fait basculer la position d'un miroir dans l'espace (de l'angle droit à 45°), les objets réfléchis sont en porte à faux par rapport à l'espace et à l'objet-miroir qui piège cette réflexion. Ce qui fait irruption à ce moment là (ou est mis en avant) dans la réflexion, c'est le vide qui entoure l'objet, vide saisi ici comme objet. Le plan rectangulaire - forme géométrique simple et neutre d'une découpe dans l'espace - incliné à 45°, devient le récepteur-émetteur dans l'espace d'une certaine épaisseur du vide. L'emploi du reflet, par la position d'un verre transparent sur une surface noire (verre plaqué sur cette surface) permet d'obtenir plus une suggestion sensible de la profondeur du vide que celle-ci, le verre permettant la réflexion, le noir laissant les objets qui se réflètent dans un certain flou, ce qui permet d'éviter l'identification immédiate de ceux-ci et permet alors une certaine identification de la profondeur qui sépare l'objet et son reflet. Profondeur traduite en épaisseur dans le travail du vide. L'emploi du miroir (au chrome) ne permet pas cet effet, tout d'abord parce que la reconnaissance des objets réfléchis étant immédiate, Ils occultent l'espace qui les révèle, et aussi parce que la texture de l'image reflétée est adjacente et homogène à l'image réelle. L'image dans le miroir coïncide au réel dans sa symétrie inversée. Concrétion d'objets. Ainsi que je l'indique plus haut le sculpteur globalise son objet-signe par un projet, et met en place son architecture à partir de celui-ci. La notion de concrétion d'objets, contrairement à l'objet du sculpteur, pourrait se définir par l'assemblage de divers éléments de catégories variables (du matériau brut au signe peint, et d'objets spécifiques tels qûe la photo, le cinéma, etc...), assemblage déterminé par rapport au jeu de l'objet dans ces espaces (internes-externes). Le résultat n'étant pas la recherche de l'unité de l'objet comme structure ou corps symbolique (solide), ce qui définirait la concrétion dans son acceptation la plus courante, mais plutôt une unité d'objets comme espace éclaté, mettant par sa présence fuyante, les deux espaces en mouvement. Métamorphose infinie sur le parcours et dans l'action. Espaces - oppositions. Une des particularités essentielles qui permet au signe concret d'investir l'espace d'une façon "duelle", serait sa position inclinée par rapport aux axes du lieu qu'il travaille. Axes ou lignes (que l'on pourrait concevoir comme dessins dans l'espace 3D) s'opposant afin de permettre une délimitation formelle nécessaire à la lecture et au travail des mécanismes de la couleur dans la troisëme dimension. Le signe concret ne devant pas être exposé mais posé, positionné par rapport au lieu qu'il travaille et qui le travaille, qualités essentielles à son bon fonctionnement dans les relations d'espace. Opposition aussi qui dans son ambiguité doit permettre une liaison étroite entre ce que j'appellerais les couleurs d'espace, La matérialisation de la séparation. ... Se faire caméléon, devenir le monde par le regard, le monde sans discrimination ... Le vide comme couleur. Concevoir le vide (picturalement) n'est pas dans le travail de la troisième dimension l'appropriation du vide comme lieu de l'événement, mais surtout d'utiliser par les distances qui séparent les signes concrets, l'effet de profondeur produit de la surface d'un objet-signe à la surface d'un autre objet (effet de flou-netteté, obstacle, un signe pouvant en cacher un autre suivant la place où l'on se trouve). La relation à distance de deux objets permet de rendre sensible, palpable au regard, l'espacement du vide qui les sépare, donc produit un effet d'épaisseur pouvant être utilisé au même titre que l'effet de réflexion dans un miroir, et considéré aussi comme accessoires dans le travalÏ du vide. L'environnement à titre d'accessoire. (Peindre un tableau, faire une peinture de son extériorité, le lieu même de sa réalisation), dessein vertigineux, référence au réel, à son avènement sans fin. Reste qu'à partir du moment où l'on considère tout signe, tout espace comme moteur d'un travail, la question qui se pose peut se poser ainsi: où commence la peinture, où finit son objet, en d'autres termes quel est l'objet en jeu "dans"cette peinture. En premier lieu je crois et cela me semble important, qu'il faut reévaluer le rôle matériel des signes et de leur couleur, celle qui nous environne, Pour une utlÏisation en vue de transformer l'espace immédiat du regard, qui avant de subir les effets du symbolique, en subit d'abord sa chimie, présente, quantifiable, de moi au signe dans son épaisseur. L'environnement c'est donc la signification-forme du mur, de la lumière et de ses sources, du mouvement des corps, et de l'architecture du lieu (rencontre des surfaces, opposition des plans etc...). Le travail créatif dans la troisième dimension à l'intérieur de l'espace du lieu est en conséquence décisif quant à la juste évaluation des rôles et des fonctions formelles, et symboliques de l'environnement. ... Observer ce corps a-symbolique avec ses lourdeurs et ses chimies ... L'objet au présent. Rendre à l'objet-signe sa force d'attraction dans ses jeux d'espaces offerts au regard me semble aujourd'hui une question déterminante de l'avenir du travail de la couleur. Donner à l'objet cette autre place qui est à mon sens d'être accessoire d'abord, actif dans sa présence, par son articulation immédiate et plastique à l'espace qu'il occupe, cela avant d'être prédéterminé comme étant porteur de sens et d'agir par son manque. En cela il peut ne plus être envisagé essentiellement par ses représentations, mais surtout par ses qualités et capacités de perturber ou de construire les inter-relations d'espaces et de leurs densités (non dans un sens ludique) à travers d'autres relations, nouvelles valeurs référant au réel. ... Or, ce jour-là pour me distraire je visitais cet autre corps que ma condition précédente,humaine raison, avait eu tant de peine à constituer. Une visite de musée par ma lente démarche, devait être, tenant compte des conditions de visite, quelque chose comme une chose inachevée. Néanmoins l'expérience aussi courte fut-elle en valait la tentative. Une entrée en soi, dans un lieu habité par l'Histoire, fait toujours abstraction du lieu. Quand on tient pour acquis que ce qu'on va y "voir" c'est du sens. Ce qui n'était plus mon cas. certains jours j'étais possesseur et saisi d'états singuliers qui me donnaient la faculté et le pouvoir d'inverser les doubles conditions de mon corps. Dès mon entrée dans le Musée ... Conditionner l'objet-signe comme accessoire. Lui soustraire son caractère de fétiche totalisant,le mettre à la place qui devrait être la sienne, c'est à dire signe à combinaisons multiples, aussi bien dans sa malléabilité à l'espace que dans ses innombrables facettes symboliques. Avoir en réserve des objets gonflés de signification, objets-signes praticables. Plus ils seront chargés d'Histoire plus Ils seront pauvres en expression, pour devenir non pas le support de la pensée et de ses lois (troubles et insondables), mais les outils et les armes agissant sur le réel. Vidés (en les surchargeant) de leur signification, lï leur restera la fonction de réorganiser la place qu'ils occupent depuis toujours dans l'espace, c'est-à-dire la place physique et visuelle de leur situation dynamique dans l'espace du mouvement, avec comme effet premier la production d'énergies, énergies réelles et actives pendant la présence et le parcours autour et dans l'espace de l'objet. En dehors de lui et de ses effets, il ne restera pas grand chose, sinon la nouvelle place qu'occupera le regard à ce moment-là. Regard en devenir. Le vide comme forme symbolique. "A force de tourner autour d'un inconnu, on finit par en absorber la substance, cette substance entièrement assimilée sur le parcours, devient partie intégrante de ce mouvement et s'instaure depuis là comme forme symbolique qui définira les formes à venir". Cette courte réflexion pourrait résumer et être la réponse aux questions ponctuelles, parfois contradictoires que me posent les innombrables (vues) qui apparaissent dans le cours de mon travail. Vues qui n'en sont pas moins le symptome d'un certain bouleversement de certaines valeurs. Valeurs qui elles encore distribuent le rôle et la place de la situation des objets-signes et de leur espace dans le monde des Arts plastiques. La perspective a joué un rôle prédominant dans l'histoire de notre peinture-sculpture, comme forme symbolique. Il en reste aujourd'hui beaucoup de stéréotypes, allant de l'espace du tableau et du problème de ses limites, jusqu'à l'objet et sa place (représentée) dans l'espace perspectiviste. Place vide qui entoure l'objet et qui est son révélateur, c'est-à dire que l'objet ici n'est pas considéré comme partie indissociable de ce vide qui le travail. Dans beaucoup de sculptures contemporaines aussi bien figuratives qu'abstraites, les formes de l'objet-signe sont la plupart du temps vues par analogie et équivalence, elles sont faites pour être exposées dans une profondeur qui elle reste la ligne et le point de fuite du point de vue unique. Un objet -signe peut être fait de creux et de pleins, avoir un aspect éclaté, sans pour cela posséder l'espace qui l'environne. L'espace de l'arbre en serait une vague Illustration. La perspective est forme symbolique d'abord parce qu'elle distribue aux objets-signes leur place dans l'espace, c'est toujours ce qui forme nos discours et notre regard sur le monde. Monde clos de la représentation. Peut-on donner visage à un monde ouvert, sans représentation, je pense que la reconnaissance du vide de signification n'abolit pas pour autant l'objet. La "chose" de l'objet qui reste encore pour moi aujourd'hui le seul axe autour duquel je me questionne, en essayant d'abstraire dans le courant de l'action ce qui en fait toujours, encore un objet de culte. Sa représentation. Peut-être qu'à force de s'en dé-saisir les choses se définiront par elles-mêmes. Leurs signes seront après coup le témoignage exemplaire qu'autour de l'objet-signe une intense activité ya laissé ses traces, énergie visuelle, charbon ardent sans mémoire, sans représentation. Vide donné comme forme symbolique. Géométrie de l'objet-signe. Dans l'approche formelle de l'objet-signe, la catégorie plane (fragments de signes à deux dimensions) et la catégorie volume (à trois dimensions) sont constitutives de la symbolique du vide, elles sont à considérer dans l'articulation singulière de leurs agencements dans le travail du vide, et non pas dans l'aspect composite et superficiel de l'objet-signe qui pourrait être saisi là que comme le pâle reflet d'un objet post Dadaiste ou alors Nouveau Réaliste. Le c6té (mouveauté) de la chose n'est pas à considérer ici dans ses relations formelles et de catégories aux formes de l'Histoire de l'Art, mais dans son fonctionnement interne à l'espace immédiat dans les relations d'objets. Ainsi que dans le développement de la différence (à travers une certaine répétition des signes). L'objet-signe semblant par cela (inclassable) (peinture - sculpture - tendance), son approche nécessite que l'on prenne en considération ce qui constitue sa forme définitive, c'est-àdire ses constituants formels et symboliques dans leur relation à l'espace et au vide, dans ce qu'ils ont de particulier. Dans le cas de mon travail, la géométrie plane et volumétrique sont toutes deux utilisées dans le but de travailler la couleur (inscrite) dans son épaisseur. Les fragments de surface plane faisant office à la fois, et suivant le point de vue envisagé, d'obstacle à une autre surface, de prolongement de la couleur sur un volume, de facette irradiant la couleur de l'axe volumétrique, etc... Les surfaces volumétriques faisant office de pivot de la forme couleur, de densification d'une épaisseur de la couleur, de support d'inscription de signes représentatifs, etc... Catégories pouvant être désignées et employées comme moyens pour dessiner le vide et son épaisseur. Dis - jonction des espaces. Considérons un objet-signe avec ses vides et densités. Positionnons cet objet par rapport à un espace qui sera la matière de sa formulation et celle de sa constitution. Le mur blanc étant pris ici comme vide de formes et de couleurs (mais non pas de matière), mur blanc par exemple dans sa rencontre avec le sol. Sol comme plein de couleur (en prise) dans la forme (environnement). Ce que nous constatons alors c'est que l'objet-signe et l'espace environnant ne jouent pas en tant que places et espaces neutralisés, appuyant la mise en évidence de l'objet-signe. Mais espaces comme matière signifiante, signe de liaison des formes, jeu d'interférence des matières par leur absence selon un point de vue du parcours. Présence-absence de l'objet-signe dans son espace, alors espace de la métamorphose. L'effet dynamique des formes de l'objet-signe étant la capacité de multiplier la jonction et disjonction des formes dans l'espace aussi bien pendant le parcours réel autour de celui-ci, que dans son parcours symbolique. L'objet-signe et ses figures. L'aspect global de l'objet dans l'espace, constitué à partir du vide, est perçu dans un miroitement de signes/formes en décrochement continu sur le parcours de ses facettes. Ces décrochements qui développent la couleur dans l'espace atomisent l'objet-signe, rendant impossibles les moyens de lui assigner le role-représentation fixé par le symbole. Ses qualités immédiates devenant alors d'ordre dynamique, il opère dans le jeu de ses signes la transformation de son espace, et devient dans le travail du vide un signe multiple et repère dans la relation à un autre objet. Les figures s'approprient le vide, imprimant dans ce mariage plus (la forme d'un mouvement) que le mouvement d'une forme, dont le résultat apparent sera la diffraction de la couleur et de ses formes. Espacement duel des objets-signes. (des formes de mouvement comme oppositions de forces) pourraient définir le champ de travail du vide. Dans la zone considérée comme espacement entre deux objets-signes, zone à l'intérieur de laquelle la matérialisation du vide sera considérée à travers l'éffleurement et la visée à distance des objets dans l'espace. Balayage de" côté" et en profondeur à l'intérieur d'un angle d'environ 30° du décrochement des objets jusqu'à une étendue limitée, gardant à l'espacement une juste (...) profondeur/ épaisseur de la distance définie par les objets/signes. La matérialisation du vide étant la capacité de (rapprocher) à distance les objets (à l'intérieur de la zone de 30°), de rendre "palpable" l'espacement comme couleur et forme. L'effet de fuite par le regard de côté sera plus ou moins accentué suivant le tracé ou le dessin organisé sur chaque objet-signe dans sa relation à l'autre. Le travail de l'espacement et de son vide pourraient s'imaginer comme toute la somme des trajectoires d'une partie de tennis, par deux joueurs dont tous les mouvements (mobiles et immobiles des corps dans l'espace) correspondant à ces trajectoires seraient les révélateurs. Trajectoires dessinant le vide de l'espacement et mettant celui-ci en mouvement. Arrimage des espaces intérieurs/extérieurs aux objets-signes. Dans un premier temps deux lectures s'imposent dans l'inter-relation des espaces décrits plus haut. Lectures combinées de l'objet-signe et du vide comme signe objectivité, d'où la résorption sensible (objet/vide) par le jeu du rebond doit amener à écrire l'espacement (aussi séparation) comme forme adhérente et non plus comme "place vide" à la configuration des objets-signes. Dans un deuxième temps l'espace duel dans cette relation d'objets doit d'un point de vue critique et formel desintégrer les lieux où il se trouve, en considérant dans cette relation/opposition la place prépondérante que prend l'objet culturel ainsi que la place neutre et cadrée (espace analogue au tableau) d'un espace donné comme lieu privilégié de la représentation d'objets. Piéces détachées et mécanique d'un corps. Vouloir faire l'inventaire de l'ensemble d'objets-signes qui concourent au travail du vide, est pour moi une entreprise difficile, sinon impossible quand je constate, dans le développement du travail que les particularités qui forment chaque signe, sont toujours dépendantes des aléas du contexte à la fois intérieur et extérieur à ces signes. Malgré tout un certain nombre de réflexions sur la pratique, peuvent permettre de donner quelques indications sur le choix et la fonction des éléments qui définissent, dans sa configuration le corps de mon travail. Il est bien évident que ces écrits n'ont pas la prétention de donner assise à mon travail en voulant théoriser, Il n'y a rien de cela et j'espère que ce sera vue ainsi. Ce qui me semble important, ce sont surtout les implications, après coup, du travail sur la pensée, et inversement, afin de repousser les fixations toujours possibles, et d'éviter ici la théorisation précoce d'une pratique et de ses formes. Il y a trop de choses importantes qui aujourd'hui encore font et défont un individu, pour que les clôtures de l'idéologie (la fin des idéologies reste pour le moment une affaire de salon), puissent saisir et classer des moments» de son devenir. C'est-à-dire la récupération de ses morts successives comme production. Mais là nous-entrons dans une autre Histoire. Quelques indications sur le travail des ARCS Mise en avant du corps, image du corps habité de signes faisant référence à la culture (stéréotypes),(habillé) de signes faisant référence à la couleur matière-forme. Corps mis en avant comme référent symbolique au corps Chrétien (Chair). Métaphore du corps pictural (corps peint sur drap et inscrit dans le volume de l'objet). Cet ensemble de points de vue formels et symboliques, conférant au tracé de ce corps, dans différents gestes envisagés, la fonction de signe de lecture de la différence dans son cheminement formel. Gestes pouvant jouer aussi bien sur leurs relations à l'espace réel de l'objet, que sur les relations à sa symbolique. Etirement - Tension. Le corps sur drap / La couleur et son étendue / Les signes et le dessin. Le dessin de la figure in-scrite dans le volume (à plat) en drap de décrypte dans sa réduction par torsion. Le dessin résultant de cette torsion organise l'espace du volume (dont l'axe est cylindrique) selon les lois à la fois des référents inscrits, et de la malléabIlité de la densité de l'objet (texture, fluidité du matériau, etc...). L'organisation aléatoire ( le résultat étant imprévisible) des signes sur la surface du corps cylindrique permet de rendre sensible une certaine épaisseur de la couleur, à la fois par l'absence de ces signes inscrits (dans) le volume, et leur présence effective et morcellée à l'intérieur de ce volume torsadé. Cette contiguïté concourant à la reconstitution du corps. Reconstitution non pas dans le sens d'une globalisation, mais comme leitmotiv de référence à la lecture de la différence. L'effet réussi dans le cas heureux d'un morcellement limite des signes inscrits, le juste équilibre des différentes densités de signes. Dessins inscrits. La posture du corps, bras dans le prolongement du corps, tendu, donne à la figure longiligne, à la fois son sens symbolique et formel. Les bras levés dans le prolongement du corps permettent aussi de découvrir le dessin du corps dans sa totalité. Tout autour du cylindre on obtient du relief, relief dessinant une épaisseur de la couleur où apparaissent des oppositions de densités, (les dessins inscrits étant faits de différentes textures: métal, bois, tissu, etc...) densités chargeant l'objet-signe de "présence" dans sa plasticité. L'étirement donne à l'objet-signe son aspect dynamique dans sa relation à l'espace extérieur, pouvant se valoir comme un mouvement fossilisé de la couleur dans l'espace 3D. Présentation qui peut contribuer à ce que l'objet-signe puisse donner l'impression d'aspirer la matérialité de sa masse, pour libérer le vide. La position inclinée de l'objet-signe (45° par rapport au mur) accentue et rend sensibles les qualités formelles du vide à travers sa profondeur. Le signe "allégé" par sa situation inclinée dans l'espace du lieu, ne s'inscrit plus dans le lieu comme masse inerte mais s'écrit, se dessine du vide qu'il libère. Apesanteur des signes. La barre comme unité d'objets formels. - Tenseur et châssis - dessin en profil du prolongement de la figure dans l'espace - Arrière-plan de la figure, profondeur de la couleur dans l'espace Barre comme unité d'objets symboliques. - Représentation de l'arc - Crucifixion et corps chrétien. ensemble de signaux intervenant dans l'espace, pouvant à la fois désigner le travail de l'effet sur l'objet et sa couleur, le travail autour de "ses" significations, activité sur les marges en quelque sorte, qui sont les lignes d'intensité où se réalise la rencontre. Marges qui pourraient illustrer (...) . le vide. L'absence de signification nécessaire au développement de l'intensité. CHACALLIS Louis 1979. |